Agir auprès des familles, c’est soutenir la parentalité afin de développer un environnement propice à l’apprentissage des compétences de base pour chacun des membres de la famille. C’est aussi faciliter, pour tous, l’accès à la culture et aux droits sociaux (droits à l’éducation, droits au logement, droit au travail, etc.).
Témoignage vidéo : Introduction au soutien à la parentalité
Comment agir auprès des familles ?
L’ANLCI accompagne de nombreux acteurs de terrain en s’appuyant sur une démarche en 3 étapes :
- Sensibiliser les professionnels et les bénévoles en contact avec les familles à la question de l’illettrisme ;
- Mobiliser en créant une relation de confiance avec les parents, en les invitant à participer à des activités qui mobilisent, de manière informelle, les compétences de base ;
- Accompagner les parents vers un parcours de formation adapté à leur situation.
FAMILIRE : le nouveau programme expérimental d’accompagnement des familles
En 2023, l’ANLCI a lancé un programme expérimental d’accompagnement à destination de jeunes parents en difficulté avec les compétences de base et le numérique. Mis en œuvre sur les 5 départements et régions d’outre-mer (DROM), le programme FAMILIRE est soutenu par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, mis en œuvre par le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse.
Conçu comme une démarche de littéracie familiale (formation aux savoirs de base grâce au numérique avec une visée parentale), FAMILIRE doit permettre aux parents en situation d’illettrisme de gagner en autonomie dans les situations de la vie quotidienne, d’agir sur leur estime d’eux-mêmes, de les renforcer dans leur fonction parentale, de faciliter le lien école/famille, de changer leur rapport à la lecture pour que leurs enfants prennent le meilleur départ.
En 2024, deux nouveaux territoires sont concernés par l’expérimentation grâce aux moyens de la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté : Montargis (Centre-Val de Loire) et Luzy (Bourgogne-Franche-Comté).
Le numérique, une nouvelle compétence de base et un levier d’action
Le numérique est devenu incontournable au quotidien, y compris dans la sphère familiale : consulter le carnet de liaison de son enfant en ligne, l’inscrire à la cantine, demander des bourses, des prestations familiales, prendre un rendez-vous médical, s’informer…
Le numérique constitue un support de formation et un levier motivationnel important. De plus, alors que l’illettrisme reste tabou, il est plus facile d’oser dire que l’on ne maîtrise l’usage des outils informatiques.
Témoignages vidéo : Le numérique, une compétence de base pour être autonome au quotidien
Action culturelle et activités ludiques
Les actions culturelles ou ludiques sont facilement classées dans les activités dites « de loisirs ». Or, elles participent pleinement de la prévention et de la lutte contre l’illettrisme.
Un temps consacré au jeu constitue un support particulièrement pertinent pour mobiliser ou remobiliser les compétences des personnes. Parce qu’il n’est pas perçu comme un objet scolaire, il peut susciter moins de réticences ou de craintes de la part des adultes ou des enfants pour qui l’évocation de l’école et des apprentissages effraie.
Il en est de même pour l’action culturelle. Participer à un goûter-lecture, apprendre à danser, chanter, créer un conte et le mettre en scène… Toutes ces activités participent à la valorisation de l’estime de soi et permettent de tisser un lien de confiance entre l’intervenant et le participant.
La relation nouée dans le cadre de ces activités facilite l’expression d’attentes et de besoins spécifiques par les personnes accompagnées. Charge aux équipes de coordonner leurs actions pour apporter une réponse formative adaptée.
Documentaire du ministère de la Culture : Les orages, ça finit par passer…
La sensibilisation que nous avons eue nous permet aujourd'hui de réfléchir aux écrits qu'on transmet aux parents : on privilégie maintenant les rencontres pour expliquer et répondre aux questions.
L’une des mères qui a participé à l’atelier m’a dit récemment : "Avant de venir dans l’atelier, j’avais peur de me confronter aux autres et de l’image que je renvoyais. Et lorsque je suis venue à la journée parents et enfants, ma fille ne voulait pas entrer ni participer aux ateliers. Je l’ai prise par la main, je lui ai raconté ma propre histoire face à cette peur, et nous avons fait les ateliers ensemble. Je n’ai plus peur aujourd’hui !"
