Le saviez-vous ?
Illettrisme, analphabétisme et Français Langue Etrangère recouvrent des notions différentes !
On parle d’analphabétisme pour une personne qui n’a pas appris à lire et à écrire, qui n’est jamais allée à l’école.
On parle d’illettrisme pour une personne qui ne maîtrise pas la lecture, l’écriture, le calcul, le numérique, après avoir été scolarisée en français.
C’est une situation encore différente de celle du Français Langue Etrangère, FLE, pour parler des personnes étrangères qui doivent apprendre notre langue.
Le défi de l’illettrisme : tous concernés
Le terme « d’illettrisme », est apparu en 1978 sous la plume du fondateur d’ATD Quart Monde, le père Joseph Wresinski, pour parler de la situation des personnes en difficulté avec l’écrit, la lecture et le calcul alors qu’elles avaient été scolarisées en France.
Ce terme concerne donc toutes celles et tous ceux qui, après avoir été scolarisés(e)s en langue française, ne disposent pas des compétences de base nécessaires en lecture, écriture, calcul, numérique, pour être autonomes dans des situations simples de la vie quotidienne.
L’illettrisme a des origines multiples qui peuvent prendre racine dès le plus jeune âge. Passés scolaires difficiles, ruptures familiales, problèmes de santé, ou encore, effritement des compétences de base lorsqu’elles ne sont pas suffisamment utilisées sont autant de causes possibles. Bien que souvent invisible, l’illettrisme représente un défi sociétal majeur qui nécessite l’engagement de tous.
Amplifier les politiques publiques en faveur des personnes en situation d’illettrisme.
Reconnaître une situation d’illettrisme
Bien que souvent difficile à identifier, l’illettrisme peut se révéler à travers certains signes. Ces indices, concrets et observables, peuvent aider à identifier les difficultés rencontrées et permettre de proposer des solutions adaptées pour accompagner ces personnes dans la ré-acquisition des compétences de base.
Être en situation d’illettrisme, c’est souvent rencontrer des difficultés pour :
- Se repérer dans le temps, l’espace, circuler seul ;
- Réaliser des tâches simples comme faire ses courses, écrire un chèque ;
- Prendre un médicament sans aide ou comprendre une notice d’utilisation ;
- Suivre la scolarité de son enfant ;
- Utiliser des appareils courants ;
- Retirer de l’argent d’un distributeur automatique ;
- Comprendre les consignes de travail, de sécurité ou un planning ;
- Etc.
Derrière les difficultés, un manque de confiance
Souvent, les personnes en situation d’illettrisme cachent leurs difficultés. Elles peuvent en avoir honte. Elles mettent en place ce que l’on appelle des « stratégies de contournement » pour masquer leurs difficultés, rendant ainsi encore plus difficile le repérage par leur entourage.
Les conséquences de l’illettrisme : un quotidien fait de défis
L’illettrisme peut entraîner des répercussions significatives sur la vie personnelle, professionnelle et citoyenne des personnes.
Les obstacles à l’information et à la communication, à l’accès aux soins, au logement, à l’emploi, à la participation à la vie sociale, à l’acquisition de nouvelles connaissances sont autant de défis auxquels font face celles et ceux qui sont en situation d’illettrisme.
Cela peut dévaloriser l’image qu’ils ont d’eux-mêmes, limiter leur capacité à agir, s’informer, faire valoir leurs droits, contribuant ainsi à des risques de précarisation, de marginalisation.
Les conséquences de l’illettrisme évoluent avec les transformations sociétales, notamment avec les avancées technologiques. L’utilisation croissante d’outils numériques dans la vie quotidienne constitue un défi supplémentaire. On parle alors d’illectronisme.
La prise de conscience, la compréhension juste de ce phénomène et l’action collective sont les clés pour construire un avenir où chacun a la possibilité de s’épanouir pleinement.
Ensemble, agissons face à l’illettrisme.
L'illettrisme est invisible
Les personnes en situation d’illettrisme disent souvent d’elles-mêmes qu’elles se sentent invisibles aux yeux de la société. Au sortir d’une formation, elles déclarent se sentir à nouveau « vues », en situation de « redresser la tête ».
"Sans toi", réalisé par le SPS en partenariat avec l'ANLCI
L’illettrisme et l’immigration ne se confondent pas. L’illettrisme concerne les personnes qui ont été scolarisées en langue française. Pour les étrangers devant apprendre notre langue, on parle de FLE (français langue étrangère) ou d’analphabétisme si elles n’ont jamais été scolarisées
Explication