250 voix,
4 grands constats partagés
Et demain ?
Hervé Fernandez, Directeur de l’ANLCI
Temps de lecture : 3 minutes
La réalité de l’illettrisme ne se réduit pas aux chiffres, elle s’appuie aussi sur un témoignage fidèle centré sur le vécu des personnes concernées, sur celui des décideurs et des acteurs de la société civile.
Par-delà la diversité des sensibilités et des points de vue, chacun a pu prendre la parole, témoigner, partager un constat lucide sur la situation, sur ce qu’il reste à entreprendre pour offrir à chacune et à chacun un accès effectif aux compétences de base. Aujourd’hui, notre regard commun doit se porter sur les prochaines années afin de répondre au mieux aux grands enjeux de demain en matière de prévention et de lutte contre l’illettrisme.
Lors de la consultation que nous avons lancée en mai dernier, nous avons déjà été alertés sur l’urgence et la nécessité d’investir massivement dans le développement des compétences de base, d’offrir à celles et ceux qui agissent de la visibilité et un cadre stable pour que les solutions puissent se développer et s’inscrire dans la durée.
De leur côté, les participants au Grand Forum de Villers-Cotterêts ont mis en avant plusieurs grands constats et propositions :
1. Longtemps perçu comme un facteur de liberté et d’émancipation, le numérique est, à l’heure de l’accélération de la société digitale, source d’inégalités voire de fragilisation supplémentaire des personnes les plus vulnérables comme les personnes confrontées à l’illettrisme. C’est aussi un levier de motivation très puissant pour stimuler le réapprentissage des compétences de base.
2. Les évolutions de notre société nous conduisent à nous interroger sur les compétences qui composeront, demain, le socle fonctionnel regroupant les compétences nécessaires à la vie courante, mais aussi celles qui concourent à l’exercice du discernement, à la capacité de continuer à se former, à l’exercice de son esprit critique, à la maîtrise des sources lorsque l’on utilise l’intelligence artificielle générative, par exemple.
3. Quand on grandit dans les régions d’outre-mer ou dans les quartiers les plus pauvres, le risque d’être en forte difficulté est deux fois et demi plus important. Des disparités territoriales dans l’accès aux solutions de formation sont aussi constatées. S’agissant plus spécifiquement de la prise en charge des jeunes, les financements doivent être pérennes pour conforter les réponses, en installer de nouvelles sur les territoires non couverts, encourager l’innovation, co-construire des outils adaptés.
4. Pour qu’une personne en situation d’illettrisme se forme et acquiert plus d’autonomie, une approche adaptée et professionnelle est nécessaire. Cela passe par une coopération permanente des acteurs tout au long du parcours, par une formation qui s’appuie à la fois sur des acquis concrets, sur le quotidien des personnes, sur un accompagnement renforcé et sur un but et des jalons qui valorisent les progrès. Il est essentiel de poursuivre la reconnaissance des compétences des professionnels intervenant dans le champ de la lutte contre l’illettrisme, d’inscrire cette dimension qualitative dans les cahiers des charges, d’identifier et de diffuser les bonnes pratiques.
Tout cela conforte et enrichit le travail engagé par les instances du GIP ANLCI (Assemblée générale, Comité consultatif, Comité scientifique et de l’évaluation) et par l’équipe opérationnelle de l’agence pour préparer les nouvelles orientations stratégiques 2025-2030 qui seront votées le 3 décembre 2024
par notre Assemblée générale.
■
Que l’ensemble des participants au Grand Forum, plus particulièrement les membres des délégations régionales venues de métropole et d’outre-mer, les déléguées des fédérations Lire et Écrire suisses et belges, le représentant de l’Institut pour la formation tout au long de la vie de l’Unesco de Hambourg et de l’équipe de la Cité internationale de la langue française soient chaleureusement remerciés pour leur présence, leur appui et la qualité de leurs contributions.
250 voix,
4 grands constats partagés
Et demain ?
Hervé Fernandez, Directeur de l’ANLCI
Temps de lecture : 3 minutes
La réalité de l’illettrisme ne se réduit pas aux chiffres, elle s’appuie aussi sur un témoignage fidèle centré sur le vécu des personnes concernées, sur celui des décideurs et des acteurs de la société civile.
Par-delà la diversité des sensibilités et des points de vue, chacun a pu prendre la parole, témoigner, partager un constat lucide sur la situation, sur ce qu’il reste à entreprendre pour offrir à chacune et à chacun un accès effectif aux compétences de base. Aujourd’hui, notre regard commun doit se porter sur les prochaines années afin de répondre au mieux aux grands enjeux de demain en matière de prévention et de lutte contre l’illettrisme.
Lors de la consultation que nous avons lancée en mai dernier, nous avons déjà été alertés sur l’urgence et la nécessité d’investir massivement dans le développement des compétences de base, d’offrir à celles et ceux qui agissent de la visibilité et un cadre stable pour que les solutions puissent se développer et s’inscrire dans la durée.
De leur côté, les participants au Grand Forum de Villers-Cotterêts ont mis en avant plusieurs grands constats et propositions :
1. Longtemps perçu comme un facteur de liberté et d’émancipation, le numérique est, à l’heure de l’accélération de la société digitale, source d’inégalités voire de fragilisation supplémentaire des personnes les plus vulnérables comme les personnes confrontées à l’illettrisme. C’est aussi un levier de motivation très puissant pour stimuler le réapprentissage des compétences de base.
2. Les évolutions de notre société nous conduisent à nous interroger sur les compétences qui composeront, demain, le socle fonctionnel regroupant les compétences nécessaires à la vie courante, mais aussi celles qui concourent à l’exercice du discernement, à la capacité de continuer à se former, à l’exercice de son esprit critique, à la maîtrise des sources lorsque l’on utilise l’intelligence artificielle générative, par exemple.
3. Quand on grandit dans les régions d’outre-mer ou dans les quartiers les plus pauvres, le risque d’être en forte difficulté est deux fois et demi plus important. Des disparités territoriales dans l’accès aux solutions de formation sont aussi constatées. S’agissant plus spécifiquement de la prise en charge des jeunes, les financements doivent être pérennes pour conforter les réponses, en installer de nouvelles sur les territoires non couverts, encourager l’innovation, co-construire des outils adaptés.
4. Pour qu’une personne en situation d’illettrisme se forme et acquiert plus d’autonomie, une approche adaptée et professionnelle est nécessaire. Cela passe par une coopération permanente des acteurs tout au long du parcours, par une formation qui s’appuie à la fois sur des acquis concrets, sur le quotidien des personnes, sur un accompagnement renforcé et sur un but et des jalons qui valorisent les progrès. Il est essentiel de poursuivre la reconnaissance des compétences des professionnels intervenant dans le champ de la lutte contre l’illettrisme, d’inscrire cette dimension qualitative dans les cahiers des charges, d’identifier et de diffuser les bonnes pratiques.
Tout cela conforte et enrichit le travail engagé par les instances du GIP ANLCI (Assemblée générale, Comité consultatif, Comité scientifique et de l’évaluation) et par l’équipe opérationnelle de l’agence pour préparer les nouvelles orientations stratégiques 2025-2030 qui seront votées le 3 décembre 2024
par notre Assemblée générale.
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