05 \ Qualité de la formation et réussite des apprenants
Temps de lecture : 3 minutes
Autour du thème, « Quels critères de qualité de formation pour permettre la réussite d’une personne en situation d’illettrisme ? », la vingtaine de participants a apporté une contribution riche en enseignement. Pour qu’une personne en situation d’illettrisme se forme et acquiert plus d’autonomie, une approche adaptée et professionnelle est requise. Que nous apprennent les pratiques passées et actuelles sur les conditions de réussite nécessaires à ce processus complexe ?
Qu’est-ce que « réussir » ?
Il convient en premier lieu de définir ce qui caractérise la réussite d’un apprenant. Doit-on la mesurer en fonction des besoins initialement exprimés par cette personne ou de l’objectif du programme qui finance sa formation ? En clair, une personne a-t-elle réussi si elle est autonome pour faire ce dont elle était empêchée ou si elle est insérée dans l’emploi ? La réponse est importante car la durée et le contenu de la formation ne sont pas nécessairement les mêmes pour atteindre les deux objectifs. Une formation destinée à une personne en situation d’illettrisme doit pouvoir être considérée comme étant réussie même si la personne ne trouve pas un emploi, à condition que les objectifs identifiés en début de parcours aient été atteints.
Contextualiser, entourer, baliser
Un consensus émerge des expériences partagées par les participants et permet d’entrevoir les conditions nécessaires pour qu’une formation produise des résultats probants. Au-delà de la coopération permanente des acteurs tout au long des parcours, qui constitue un fil rouge indispensable et une condition transverse de réussite, trois éléments majeurs sont à prendre en compte :
n Une formation qui s’appuie sur des acquis concrets, les capacités à faire, les effets sur le quotidien.
Exemples : lire une histoire à ses enfants, répondre à un mail en autonomie, réaliser ses démarches administratives seul, comprendre des consignes écrites, s’exprimer en public, s’orienter dans les transports publics…
n Une formation qui prend en compte des conditions psycho-affectives de réussite.
Exemples : confiance en soi, gain d’autonomie et prise de conscience de cette autonomie, aisance dans un groupe, satisfaction de réussir des tâches plus ou moins simples, sentiment d’efficacité, oser écrire à l’attention d’autrui, capacité de s’exprimer en formation.
n Une formation qui a un but palpable comme l’obtention d’un diplôme, l’inscription dans un parcours, la projection dans un métier.
Exemples : participer activement à un projet collectif, obtention d’une première certification, accès à une formation qualifiante, capacité à devenir aidant à son tour, capacité à se fixer ses propres objectifs et non plus uniquement ceux qui sont assignés, éclaircissement de ses propres idées.
Une réussite collective, mise en œuvre par des professionnels coordonnés
Les conditions de réussite sont à appréhender de plusieurs points de vue en se posant la question de ce qui est crucial pour que la mise en action coordonnée de ces acteurs produise des effets.
Pour la personne concernée, une expérience de formation réussie est une expérience qui offre un cadre pédagogique bienveillant et accueillant, qui prend en compte les leviers de motivation de chacun, qui instaure la confiance pour évacuer la honte et qui apporte une sécurité financière.
Pour le prescripteur, il est important de pouvoir sensibiliser et outiller les équipes pour objectiver, notamment en entrée de parcours, les situations individuelles (prépositionnement /positionnement). Mettre à disposition une cartographie des acteurs et de l’offre disponible est également nécessaire.
Pour l’organisme de formation, la commande qui préside au marché doit intégrer les conditions de réussite évoquées précédemment pour inclure les besoins spécifiques aux personnes en situation d’illettrisme. On peut citer par exemple la pertinence de prévoir une pluridisciplinarité dans les profils d’intervenants (psychologue / associations et bénévoles / éducation spécialisée…), ainsi que leur professionnalisation. L’articulation partenariale des parcours de formation, proposée par des entreprises de formation certifiées, avec l’offre de services du réseau local associatif ou institutionnel (CCAS, médiathèques, secteur médico-social…) est essentielle. Cette coopération mobilise les publics cibles grâce aux leviers de l’action éducative et socioculturelle de proximité.
Pour le commanditaire, privé ou public, la pérennité des dispositifs est un élément clé à intégrer afin d’installer et d’améliorer en continu le processus repérage/accompagnement/formation, notamment grâce au travail coopératif avec les acteurs précités. On peut retenir l’importance de prévoir la flexibilité et la modularité dans les parcours, mais aussi l’intégration nécessaire de dimensions qualitatives dans les cahiers des charges. Des pistes sont proposées par les intervenants : prise en compte du sujet information/orientation/mobilisation dans la question de la prescription, nécessité de la professionnalisation/montée en compétences/spécialisation simultanée des prescripteurs et des organismes de formation et enfin, importance de l’évaluation.
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05 \ Qualité de la formation et réussite des apprenants
Temps de lecture : 3 minutes
Autour du thème, « Quels critères de qualité de formation pour permettre la réussite d’une personne en situation d’illettrisme ? », la vingtaine de participants a apporté une contribution riche en enseignement. Pour qu’une personne en situation d’illettrisme se forme et acquiert plus d’autonomie, une approche adaptée et professionnelle est requise. Que nous apprennent les pratiques passées et actuelles sur les conditions de réussite nécessaires à ce processus complexe ?
Qu’est-ce que « réussir » ?
Il convient en premier lieu de définir ce qui caractérise la réussite d’un apprenant. Doit-on la mesurer en fonction des besoins initialement exprimés par cette personne ou de l’objectif du programme qui finance sa formation ? En clair, une personne a-t-elle réussi si elle est autonome pour faire ce dont elle était empêchée ou si elle est insérée dans l’emploi ? La réponse est importante car la durée et le contenu de la formation ne sont pas nécessairement les mêmes pour atteindre les deux objectifs. Une formation destinée à une personne en situation d’illettrisme doit pouvoir être considérée comme étant réussie même si la personne ne trouve pas un emploi, à condition que les objectifs identifiés en début de parcours aient été atteints.
Contextualiser, entourer, baliser
Un consensus émerge des expériences partagées par les participants et permet d’entrevoir les conditions nécessaires pour qu’une formation produise des résultats probants. Au-delà de la coopération permanente des acteurs tout au long des parcours, qui constitue un fil rouge indispensable et une condition transverse de réussite, trois éléments majeurs sont à prendre en compte :
n Une formation qui s’appuie sur des acquis concrets, les capacités à faire, les effets sur le quotidien.
Exemples : lire une histoire à ses enfants, répondre à un mail en autonomie, réaliser ses démarches administratives seul, comprendre des consignes écrites, s’exprimer en public, s’orienter dans les transports publics…
n Une formation qui prend en compte des conditions psycho-affectives de réussite.
Exemples : confiance en soi, gain d’autonomie et prise de conscience de cette autonomie, aisance dans un groupe, satisfaction de réussir des tâches plus ou moins simples, sentiment d’efficacité, oser écrire à l’attention d’autrui, capacité de s’exprimer en formation.
n Une formation qui a un but palpable comme l’obtention d’un diplôme, l’inscription dans un parcours, la projection dans un métier.
Exemples : participer activement à un projet collectif, obtention d’une première certification, accès à une formation qualifiante, capacité à devenir aidant à son tour, capacité à se fixer ses propres objectifs et non plus uniquement ceux qui sont assignés, éclaircissement de ses propres idées.
Une réussite collective, mise en œuvre par des professionnels coordonnés
Les conditions de réussite sont à appréhender de plusieurs points de vue en se posant la question de ce qui est crucial pour que la mise en action coordonnée de ces acteurs produise des effets.
Pour la personne concernée, une expérience de formation réussie est une expérience qui offre un cadre pédagogique bienveillant et accueillant, qui prend en compte les leviers de motivation de chacun, qui instaure la confiance pour évacuer la honte et qui apporte une sécurité financière.
Pour le prescripteur, il est important de pouvoir sensibiliser et outiller les équipes pour objectiver, notamment en entrée de parcours, les situations individuelles (prépositionnement /positionnement). Mettre à disposition une cartographie des acteurs et de l’offre disponible est également nécessaire.
Pour l’organisme de formation, la commande qui préside au marché doit intégrer les conditions de réussite évoquées précédemment pour inclure les besoins spécifiques aux personnes en situation d’illettrisme. On peut citer par exemple la pertinence de prévoir une pluridisciplinarité dans les profils d’intervenants (psychologue / associations et bénévoles / éducation spécialisée…), ainsi que leur professionnalisation. L’articulation partenariale des parcours de formation, proposée par des entreprises de formation certifiées, avec l’offre de services du réseau local associatif ou institutionnel (CCAS, médiathèques, secteur médico-social…) est essentielle. Cette coopération mobilise les publics cibles grâce aux leviers de l’action éducative et socioculturelle de proximité.
Pour le commanditaire, privé ou public, la pérennité des dispositifs est un élément clé à intégrer afin d’installer et d’améliorer en continu le processus repérage/accompagnement/formation, notamment grâce au travail coopératif avec les acteurs précités. On peut retenir l’importance de prévoir la flexibilité et la modularité dans les parcours, mais aussi l’intégration nécessaire de dimensions qualitatives dans les cahiers des charges. Des pistes sont proposées par les intervenants : prise en compte du sujet information/orientation/mobilisation dans la question de la prescription, nécessité de la professionnalisation/montée en compétences/spécialisation simultanée des prescripteurs et des organismes de formation et enfin, importance de l’évaluation.
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