03 \ Le numérique, outil d’émancipation ?
Temps de lecture : 3 minutes
Le troisième atelier de la journée, « Le numérique : de l’outil-béquille à la culture émancipatrice », a conduit les différents intervenants à mener une réflexion sur le développement des outils numériques. Longtemps perçu comme un puissant facteur de liberté et d’émancipation, le numérique est, à l’heure de l’accélération de la société digitale, source d’inégalités, voire de fragilisation supplémentaire pour les personnes les plus vulnérables.
L’illectronisme est une réalité mal connue dont l’ampleur est encore sous-estimée, voire ignorée. Il est désormais associé à la notion d’exclusion. Bon nombre de personnes ne peuvent financer le coût d’une connexion et/ou d’un équipement. Quand elles le peuvent, elles n’ont, pour la plupart, jamais été formées à l’utilisation des outils numériques, alors qu’il n’existe souvent aucun autre moyen d’accès à ses droits ou à un service. De même, les liens existants entre difficulté à lire, écrire, compter et difficulté à utiliser les outils numériques sont mal connus.
Les outils numériques effraient et renforcent les inégalités.
On parle ainsi fréquemment d’éloignement numérique. Les représentations brouillent, par ailleurs, la perception de la réalité : les difficultés des jeunes qui, en majorité, maîtrisent l’usage des smartphones et des réseaux sociaux, sont méconnues alors que certains rencontrent les mêmes difficultés que leurs aînés pour envoyer une pièce jointe dans un courriel par exemple.
De formidables leviers de motivation
Dans le même temps, les outils numériques constituent de véritables moyens de compensation dont se saisissent les personnes en situation d’illettrisme comme l’utilisation de systèmes vocaux pour accéder à des contenus, se repérer, communiquer, etc. Ils peuvent aussi être de formidables leviers de motivation pour stimuler le réapprentissage des compétences de base.
Forts de ces constats partagés, les participants à cet atelier ont notamment proposé les actions suivantes dans le but de garantir à tous un accès équitable aux ressources numériques :
■ La production et la promotion d’études pour lutter contre les représentations et donner à voir la réalité de l’illectronisme (en prenant soin de distinguer ce qui relève de la difficulté d’accès à une connexion ou à un équipement de celle en lien avec les compétences de base). Il a notamment été imaginé de prévoir, dans tous les formulaires officiels à renseigner en ligne, la possibilité d’indiquer si leur remplissage a nécessité l’aide d’un tiers.
■ La systématisation du repérage et le développement des pratiques d’« aller vers ».
■ La formation des professionnels de l’accompagnement, mais aussi des bénévoles à l’utilisation pédagogique du numérique et à l’intégration de celui-ci dans leurs pratiques, en prenant en compte les besoins spécifiques des personnes en situation d’illettrisme. Pour certains, il s’agira d’abord de se familiariser et de développer la maîtrise des outils numériques.
■ La construction de parcours de formation personnalisée aux compétences numériques (démarche Duplex) : apprentissage en situation valorisant les compétences progressivement acquises.
■ Le développement d’une culture numérique pour tous permettant à chacun de faire face, tout au long de sa vie, aux évolutions rapides des outils numériques.
■ Le renforcement du maillage territorial et de la coordination des acteurs (cartographie des acteurs et des solutions présents sur les territoires), la pérennité des financements qui pourrait passer par la mise en place d’un cadre de concertation local avec les acteurs du bouquet France Numérique Ensemble.
■ La simplification générale des démarches administratives en ligne en garantissant systématiquement la possibilité d’opérer celles-ci par un autre moyen.
■ La systématisation de mesures d’accompagnement au changement : quand de nouveaux outils (à l’exemple des coffres-forts numériques) sont mis en place en entreprise ou dans les services publics, leur prise en main doit être accompagnée, en encourageant le recours à des tuteurs, des pairs, etc.
Les principales attentes exprimées en direction de l’Agence portent sur la formation des différents acteurs (création d’ingénierie pédagogique, organisation de temps d’échange), la capitalisation et la diffusion des bonnes pratiques, la participation au processus de simplification des démarches en ligne pour garantir leur accessibilité aux personnes en difficulté avec les compétences de base.
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03 \ Le numérique, outil d’émancipation ?
Temps de lecture : 3 minutes
Le troisième atelier de la journée, « Le numérique : de l’outil-béquille à la culture émancipatrice », a conduit les différents intervenants à mener une réflexion sur le développement des outils numériques. Longtemps perçu comme un puissant facteur de liberté et d’émancipation, le numérique est, à l’heure de l’accélération de la société digitale, source d’inégalités, voire de fragilisation supplémentaire pour les personnes les plus vulnérables.
L’illectronisme est une réalité mal connue dont l’ampleur est encore sous-estimée, voire ignorée. Il est désormais associé à la notion d’exclusion. Bon nombre de personnes ne peuvent financer le coût d’une connexion et/ou d’un équipement. Quand elles le peuvent, elles n’ont, pour la plupart, jamais été formées à l’utilisation des outils numériques, alors qu’il n’existe souvent aucun autre moyen d’accès à ses droits ou à un service. De même, les liens existants entre difficulté à lire, écrire, compter et difficulté à utiliser les outils numériques sont mal connus.
Les outils numériques effraient et renforcent les inégalités.
On parle ainsi fréquemment d’éloignement numérique. Les représentations brouillent, par ailleurs, la perception de la réalité : les difficultés des jeunes qui, en majorité, maîtrisent l’usage des smartphones et des réseaux sociaux, sont méconnues alors que certains rencontrent les mêmes difficultés que leurs aînés pour envoyer une pièce jointe dans un courriel par exemple.
De formidables leviers de motivation
Dans le même temps, les outils numériques constituent de véritables moyens de compensation dont se saisissent les personnes en situation d’illettrisme comme l’utilisation de systèmes vocaux pour accéder à des contenus, se repérer, communiquer, etc. Ils peuvent aussi être de formidables leviers de motivation pour stimuler le réapprentissage des compétences de base.
Forts de ces constats partagés, les participants à cet atelier ont notamment proposé les actions suivantes dans le but de garantir à tous un accès équitable aux ressources numériques :
■ La production et la promotion d’études pour lutter contre les représentations et donner à voir la réalité de l’illectronisme (en prenant soin de distinguer ce qui relève de la difficulté d’accès à une connexion ou à un équipement de celle en lien avec les compétences de base). Il a notamment été imaginé de prévoir, dans tous les formulaires officiels à renseigner en ligne, la possibilité d’indiquer si leur remplissage a nécessité l’aide d’un tiers.
■ La systématisation du repérage et le développement des pratiques d’« aller vers ».
■ La formation des professionnels de l’accompagnement, mais aussi des bénévoles à l’utilisation pédagogique du numérique et à l’intégration de celui-ci dans leurs pratiques, en prenant en compte les besoins spécifiques des personnes en situation d’illettrisme. Pour certains, il s’agira d’abord de se familiariser et de développer la maîtrise des outils numériques.
■ La construction de parcours de formation personnalisée aux compétences numériques (démarche Duplex) : apprentissage en situation valorisant les compétences progressivement acquises.
■ Le développement d’une culture numérique pour tous permettant à chacun de faire face, tout au long de sa vie, aux évolutions rapides des outils numériques.
■ Le renforcement du maillage territorial et de la coordination des acteurs (cartographie des acteurs et des solutions présents sur les territoires), la pérennité des financements qui pourrait passer par la mise en place d’un cadre de concertation local avec les acteurs du bouquet France Numérique Ensemble.
■ La simplification générale des démarches administratives en ligne en garantissant systématiquement la possibilité d’opérer celles-ci par un autre moyen.
■ La systématisation de mesures d’accompagnement au changement : quand de nouveaux outils (à l’exemple des coffres-forts numériques) sont mis en place en entreprise ou dans les services publics, leur prise en main doit être accompagnée, en encourageant le recours à des tuteurs, des pairs, etc.
Les principales attentes exprimées en direction de l’Agence portent sur la formation des différents acteurs (création d’ingénierie pédagogique, organisation de temps d’échange), la capitalisation et la diffusion des bonnes pratiques, la participation au processus de simplification des démarches en ligne pour garantir leur accessibilité aux personnes en difficulté avec les compétences de base.
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