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02 \ Horizon 2030, quelles attentes ?

Temps de lecture : 3 minutes


Au cours du deuxième atelier du Grand Forum, les participants ont abordé une thématique d’avenir : « Illettrisme d’aujourd’hui et de demain : quelles sont les compétences de base nécessaires pour l’autonomie en 2030 ? ».
Entre autres réflexions, la question d’un nouveau référentiel est posée.

En 2003, l’ANLCI publiait le Cadre National de Référence de la lutte contre l’illettrisme dans notre pays. Elle y définissait l’illettrisme et les quatre degrés permettant de graduer l’avancée vers la maîtrise des compétences de base. Cette terminologie d’« illettrisme » continue de susciter des réactions, certains jugeant qu’elle stigmatise les personnes concernées. Vingt ans après, les évolutions de notre société conduisent à nous réinterroger sur les compétences qui composeront, demain, le socle fonctionnel regroupant les compétences nécessaires à la vie courante.


Être autonome, un concept relatif

La question de la réévaluation des seuils ou la détermination d’un seuil de sortie de l’illettrisme se pose. Les participants partagent la nécessité d’aborder les compétences de base dans la perspective d’un continuum de parcours pour les personnes concernées dont il faut questionner et respecter les besoins, afin de proposer des objectifs contextualisés.

Il est nécessaire de sortir de l’approche purement utilitariste (uniquement à visée d’insertion professionnelle) et accompagner les personnes de façon globale : non seulement sur les compétences de base, mais également sur des compétences psychosociales. Sont par exemple évoquées les items suivants : esprit critique, vivre ensemble, développement durable...

Par conséquent, le seuil de sortie de l’illettrisme doit être accepté comme mouvant. Il s’établit par rapport aux besoins de chacun, forcément différents, et par rapport au contexte (travail, branche de travail, vie citoyenne, vie administrative).


Intelligence artificielle, quelle place ?

L’intelligence artificielle est une nouveauté qui questionne : elle doit être étudiée et prise en compte, notamment pour les jeunes qui n’ont, ou n’auront, aucune difficulté à se l’approprier. Pour autant, alors que certains considèrent que ce serait la seule compétence à maîtriser pour atteindre l’autonomie, d’autres estiment que l’IA doit être considérée uniquement comme un outil qui nécessite la maîtrise des compétences
de base pour un usage raisonné.


Quel référentiel pour demain ?

De même, la question du référentiel partage les opinions des intervenants. Certains évoquent le besoin d’un référentiel plus précis, intégrant les nouvelles compétences et comportant des indicateurs qui permettront l’évaluation des personnes, par exemple un Référentiel des compétences clés en situation professionnelle (RCCSP) remanié, incluant les compétences psychosociales.

D’autres soulignent que de nombreux référentiels existent déjà et qu’il ne faudrait pas ajouter de la confusion. Selon eux, le besoin porte davantage sur un outil d’opérationnalisation de l’existant, quitte à améliorer le RCCSP en l’affinant et en graduant les niveaux.


Trois remarques pour les compétences de demain

Les acteurs expriment le besoin de financements pérennes
afin de conforter les structures et de donner le temps nécessaire à la personne pour atteindre ses objectifs d’émancipation.

Il semble également important de poursuivre la reconnaissance des compétences spécifiques des professionnels, via l’existence d’une formation initiale de formateur spécialisé « illettrisme », comme un DU (diplôme universitaire). Ces dispositifs permettent notamment de faire évoluer les pratiques des formateurs en fonction des compétences nécessaires à l’autonomie.

En France, nous abordons la question sous l’angle du coût des actions à mener, alors que d’autres pays européens insistent davantage sur le coût de l’inaction. Ils incitent à investir largement sur l’accompagnement et la montée en compétences afin d’éviter des dépenses induites.

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02 \ Horizon 2030, quelles attentes ?

Temps de lecture : 3 minutes


Au cours du deuxième atelier du Grand Forum, les participants ont abordé une thématique d’avenir : « Illettrisme d’aujourd’hui et de demain : quelles sont les compétences de base nécessaires pour l’autonomie en 2030 ? ».
Entre autres réflexions, la question d’un nouveau référentiel est posée.

En 2003, l’ANLCI publiait le Cadre National de Référence de la lutte contre l’illettrisme dans notre pays. Elle y définissait l’illettrisme et les quatre degrés permettant de graduer l’avancée vers la maîtrise des compétences de base. Cette terminologie d’« illettrisme » continue de susciter des réactions, certains jugeant qu’elle stigmatise les personnes concernées. Vingt ans après, les évolutions de notre société conduisent à nous réinterroger sur les compétences qui composeront, demain, le socle fonctionnel regroupant les compétences nécessaires à la vie courante.


Être autonome, un concept relatif

La question de la réévaluation des seuils ou la détermination d’un seuil de sortie de l’illettrisme se pose. Les participants partagent la nécessité d’aborder les compétences de base dans la perspective d’un continuum de parcours pour les personnes concernées dont il faut questionner et respecter les besoins, afin de proposer des objectifs contextualisés.

Il est nécessaire de sortir de l’approche purement utilitariste (uniquement à visée d’insertion professionnelle) et accompagner les personnes de façon globale : non seulement sur les compétences de base, mais également sur des compétences psychosociales. Sont par exemple évoquées les items suivants : esprit critique, vivre ensemble, développement durable...

Par conséquent, le seuil de sortie de l’illettrisme doit être accepté comme mouvant. Il s’établit par rapport aux besoins de chacun, forcément différents, et par rapport au contexte (travail, branche de travail, vie citoyenne, vie administrative).


Intelligence artificielle, quelle place ?

L’intelligence artificielle est une nouveauté qui questionne : elle doit être étudiée et prise en compte, notamment pour les jeunes qui n’ont, ou n’auront, aucune difficulté à se l’approprier. Pour autant, alors que certains considèrent que ce serait la seule compétence à maîtriser pour atteindre l’autonomie, d’autres estiment que l’IA doit être considérée uniquement comme un outil qui nécessite la maîtrise des compétences
de base pour un usage raisonné.


Quel référentiel pour demain ?

De même, la question du référentiel partage les opinions des intervenants. Certains évoquent le besoin d’un référentiel plus précis, intégrant les nouvelles compétences et comportant des indicateurs qui permettront l’évaluation des personnes, par exemple un Référentiel des compétences clés en situation professionnelle (RCCSP) remanié, incluant les compétences psychosociales.

D’autres soulignent que de nombreux référentiels existent déjà et qu’il ne faudrait pas ajouter de la confusion. Selon eux, le besoin porte davantage sur un outil d’opérationnalisation de l’existant, quitte à améliorer le RCCSP en l’affinant et en graduant les niveaux.


Trois remarques pour les compétences de demain

Les acteurs expriment le besoin de financements pérennes
afin de conforter les structures et de donner le temps nécessaire à la personne pour atteindre ses objectifs d’émancipation.

Il semble également important de poursuivre la reconnaissance des compétences spécifiques des professionnels, via l’existence d’une formation initiale de formateur spécialisé « illettrisme », comme un DU (diplôme universitaire). Ces dispositifs permettent notamment de faire évoluer les pratiques des formateurs en fonction des compétences nécessaires à l’autonomie.

En France, nous abordons la question sous l’angle du coût des actions à mener, alors que d’autres pays européens insistent davantage sur le coût de l’inaction. Ils incitent à investir largement sur l’accompagnement et la montée en compétences afin d’éviter des dépenses induites.

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