01 \ Quelles actions en direction des jeunes en difficulté ?
Temps de lecture : 3 minutes
« Repérer, mobiliser et accompagner les jeunes en difficulté avec les compétences de base après l’âge de la scolarité obligatoire » : les participants ont été invités à réfléchir aux modalités de repérage et d’accompagnement des jeunes sortis du circuit scolaire et aux réponses qui peuvent être apportées.
Pour nourrir la réflexion, Sylvain Dévy a fait le récit de son parcours, depuis l’école jusqu’à la certification CléA qu’il prépare actuellement.
En préambule de son témoignage, il a insisté sur l’importance de la détection précoce des troubles de l’apprentissage et sur le rôle central de l’école. Pour lui, aucune sortie sèche ne devrait avoir lieu. Sylvain a aussi insisté sur la nécessité d’une coordination des acteurs qui accompagnent les personnes en difficulté face aux compétences de base. A titre d’exemple, il a relaté le fait d’avoir trop souvent dû rappeler son parcours, le contraignant ainsi à ressasser ses échecs.
Son témoignage a également porté sur la cohérence et l’articulation des dispositifs publics. Aujourd’hui, aucune solution n’existe pour financer les derniers modules de la certification CléA qu’il doit valider. Quid de la suite ? Il a également témoigné du soutien que lui a apporté l’association ATD Quart-Monde et de l’importance de la confiance : celle que doit regagner la personne en situation d’illettrisme mais aussi celle que doit lui témoigner son entourage tout au long du parcours entrepris.
Suite à son intervention, les participants se sont entendus pour mettre en œuvre les huit propositions suivantes :
■ La vigilance doit être accrue pendant le temps scolaire (Éducation nationale, association de parents d’élèves, Journée Défense et Citoyenneté…), les moyens d’accompagnement diversifiés (ressources pédagogiques « moins scolaires », recherche de partenaires extérieurs…) et la coopération autour des situations individuelles renforcée.
■ Le repérage doit être systématisé. Pour ce faire, les actions de sensibilisation doivent être poursuivies et élargies, notamment en direction des jeunes eux-mêmes, des familles, des professionnels de l’Aide Sociale à l’Enfance. Il est essentiel de développer « l’aller vers » en investissant davantage les occasions et les lieux où les jeunes se trouvent, notamment lors d’événements culturels ou sportifs.
■ De nombreux acteurs (Missions locales, réseau France Travail, associations…) interviennent en direction des jeunes, mais ils ne se connaissent pas suffisamment et ne travaillent pas assez collectivement. Il convient de les recenser et de structurer le travail collectif, notamment lors d’échanges d’information, pour éviter les ruptures de parcours et construire un continuum du repérage à la sortie de parcours.
■ Pour mettre les jeunes en dynamique, il est nécessaire de diversifier les approches.
Tous les jeunes ne peuvent pas immédiatement intégrer des actions de formation.
Beaucoup ont besoin d’un « sas » de remobilisation qui leur permet de reprendre confiance en eux-mêmes et dans les adultes, de lever les freins périphériques à l’entrée en formation (santé, mobilité…), de travailler les compétences douces.
■ Il est essentiel de valoriser et de prendre appui sur ce que les jeunes savent faire et de proposer des outils qui leur soient adaptés (serious game, casque de réalité virtuelle…). Dans cette même volonté, il faut encourager l’intervention de jeunes sortis de l’illettrisme (ambassadeurs, grands frères…) pour illustrer la possibilité de réussite, l’aide entre pairs.
■ Les solutions qui leur sont proposées doivent être modulaires pour permettre la prise en compte de la spécificité des besoins de chacun. Elles doivent être facilement mobilisables car les démarches à entreprendre pour y accéder sont souvent lourdes et complexes.
■ La professionnalisation des acteurs, du repérage à l’accompagnement, doit être poursuivie :
savoir accueillir les jeunes dans leur singularité,
savoir identifier les leviers de motivation,
savoir valoriser leurs compétences, en construisant une ingénierie pédagogique des « petits pas », non scolaire, contextualisée, avec les jeunes, valorisant rapidement et régulièrement les acquisitions.
■ Des financements doivent être dédiés à l’accompagnement des 16-18 ans. Aujourd’hui, ils sont encore trop peu nombreux.
Tous les participants ont exprimé des attentes en direction de l’ANLCI pour concourir au développement de solutions sur les territoires non couverts et à l’inter-connaissance des acteurs. Co-construire et promouvoir des outils adaptés, partager les bonnes pratiques, encourager l’innovation et le déploiement des solutions qui fonctionnent sont des demandes unanimes et prégnantes.
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01 \ Quelles actions en direction des jeunes en difficulté ?
Temps de lecture : 3 minutes
« Repérer, mobiliser et accompagner les jeunes en difficulté avec les compétences de base après l’âge de la scolarité obligatoire » : les participants ont été invités à réfléchir aux modalités de repérage et d’accompagnement des jeunes sortis du circuit scolaire et aux réponses qui peuvent être apportées.
Pour nourrir la réflexion, Sylvain Dévy a fait le récit de son parcours, depuis l’école jusqu’à la certification CléA qu’il prépare actuellement.
En préambule de son témoignage, il a insisté sur l’importance de la détection précoce des troubles de l’apprentissage et sur le rôle central de l’école. Pour lui, aucune sortie sèche ne devrait avoir lieu. Sylvain a aussi insisté sur la nécessité d’une coordination des acteurs qui accompagnent les personnes en difficulté face aux compétences de base. A titre d’exemple, il a relaté le fait d’avoir trop souvent dû rappeler son parcours, le contraignant ainsi à ressasser ses échecs.
Son témoignage a également porté sur la cohérence et l’articulation des dispositifs publics. Aujourd’hui, aucune solution n’existe pour financer les derniers modules de la certification CléA qu’il doit valider. Quid de la suite ? Il a également témoigné du soutien que lui a apporté l’association ATD Quart-Monde et de l’importance de la confiance : celle que doit regagner la personne en situation d’illettrisme mais aussi celle que doit lui témoigner son entourage tout au long du parcours entrepris.
Suite à son intervention, les participants se sont entendus pour mettre en œuvre les huit propositions suivantes :
■ La vigilance doit être accrue pendant le temps scolaire (Éducation nationale, association de parents d’élèves, Journée Défense et Citoyenneté…), les moyens d’accompagnement diversifiés (ressources pédagogiques « moins scolaires », recherche de partenaires extérieurs…) et la coopération autour des situations individuelles renforcée.
■ Le repérage doit être systématisé. Pour ce faire, les actions de sensibilisation doivent être poursuivies et élargies, notamment en direction des jeunes eux-mêmes, des familles, des professionnels de l’Aide Sociale à l’Enfance. Il est essentiel de développer « l’aller vers » en investissant davantage les occasions et les lieux où les jeunes se trouvent, notamment lors d’événements culturels ou sportifs.
■ De nombreux acteurs (Missions locales, réseau France Travail, associations…) interviennent en direction des jeunes, mais ils ne se connaissent pas suffisamment et ne travaillent pas assez collectivement. Il convient de les recenser et de structurer le travail collectif, notamment lors d’échanges d’information, pour éviter les ruptures de parcours et construire un continuum du repérage à la sortie de parcours.
■ Pour mettre les jeunes en dynamique, il est nécessaire de diversifier les approches.
Tous les jeunes ne peuvent pas immédiatement intégrer des actions de formation.
Beaucoup ont besoin d’un « sas » de remobilisation qui leur permet de reprendre confiance en eux-mêmes et dans les adultes, de lever les freins périphériques à l’entrée en formation (santé, mobilité…), de travailler les compétences douces.
■ Il est essentiel de valoriser et de prendre appui sur ce que les jeunes savent faire et de proposer des outils qui leur soient adaptés (serious game, casque de réalité virtuelle…). Dans cette même volonté, il faut encourager l’intervention de jeunes sortis de l’illettrisme (ambassadeurs, grands frères…) pour illustrer la possibilité de réussite, l’aide entre pairs.
■ Les solutions qui leur sont proposées doivent être modulaires pour permettre la prise en compte de la spécificité des besoins de chacun. Elles doivent être facilement mobilisables car les démarches à entreprendre pour y accéder sont souvent lourdes et complexes.
■ La professionnalisation des acteurs, du repérage à l’accompagnement, doit être poursuivie :
savoir accueillir les jeunes dans leur singularité,
savoir identifier les leviers de motivation,
savoir valoriser leurs compétences, en construisant une ingénierie pédagogique des « petits pas », non scolaire, contextualisée, avec les jeunes, valorisant rapidement et régulièrement les acquisitions.
■ Des financements doivent être dédiés à l’accompagnement des 16-18 ans. Aujourd’hui, ils sont encore trop peu nombreux.
Tous les participants ont exprimé des attentes en direction de l’ANLCI pour concourir au développement de solutions sur les territoires non couverts et à l’inter-connaissance des acteurs. Co-construire et promouvoir des outils adaptés, partager les bonnes pratiques, encourager l’innovation et le déploiement des solutions qui fonctionnent sont des demandes unanimes et prégnantes.
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